Pas facile
de s’offrir un taxi à Conakry, notamment aux heures de pointes. C’est chose
connue et vécue quotidiennement par les habitants de cette capitale qui grandit à un rythme effréné. Pas par manque d’argent. Loin s’en faut. La
raison est simplement liée à la rareté des taxis. Le transport en commun
n’étant pas assez développé au pays, le train de banlieue ne fait que deux
voyages par jour faute de rail. Les rares bus et mini bus qui assurent le
transport ne couvrent pas la demande. Les fonctionnaires qui ont un moyen de déplacement ne ratent pas
l’occasion de se convertir momentanément en chauffeurs de taxi. Il s’agit
simplement de se faire quelques sous. Ils sont communément appelé ‘’Clando’’, expression dérivée du mot
clandestin, autrement dit quelqu’un qui conduit dans la clandestinité. Précisons
bien que certains le font par « générosité » et d’autres pour des
questions pécuniaires. Ils ont un style propre à eux. Ils ne suivent pas les protocoles
des taxis commis à la tâche. Eux, ils visent là où il y a beaucoup de
passagers. Arrivés au niveau des passagers, Ils n’appellent personne. Comme il
est de coutume ici à Conakry, dès qu’un véhicule, quel qu’il soit, ralentit,
surtout aux heures de pointe, à la hauteur des nécessiteux, ils accourent
directement et l’envahissent, ils s’engouffrent dedans et s’installent
confortablement avant de demander son itinéraire. Cette catégorie de chauffeurs
connus sous le nom de ‘’clando’’, toujours
tirés à quatre épingles, arguent souvent
qu’ils cherchent le prix du carburant car leurs revenus ne couvrent pas tout
leur besoins vitaux. Mais, attention, leur totem est déposer un passager devant
un policier. Au risque de se faire immobiliser.
M.
Kourouma, administrateur civil de son état, argumente qu’il prend les gens
parce qu’il a pitié d’eux et qu’il y a trois ans de cela, il était dans la même
situation que ces gens. Raison pour laquelle il ne peut pas quitter le bureau
seul dans sa voiture et se rendre jusqu’à Tombolia, un quartier de la haute
banlieue situé dans la commune de Matoto, sans prendre au moins 3 à 4 passagers
à bord même s’ils vont payer. ‘’C’est un service que je leur ai rendu’’, dit-il.
« Je fais le clando pour couvrir certaines dépenses car le salaire que nous
prenons est dérisoire. Imagines, payer le loyer, la nourriture pour la famille,
le carburant et autres besoins dans un salaire qui n’atteint même pas 2
millions et faire le patron en conduisant seul dans sa voiture du bureau
jusqu’à la maison et vis versa, je trouve cela pas raisonnable et c’est
franchement insupportable » confie M.
Aboubacar Soumah, comptable.
Kaba I.Sory
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